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Les œuvres d’art

Tabernacle d’une chapelle méridionale
Jusqu’à la Réforme, l’église est entourée du cimetière paroissial. A l’intérieur de l’édifice,
des chapelles sont construites par de riches paroissiens de part et d’autre de la nef et du chœur pour recevoir les tombes des membres
de leurs familles.
Chacune est dotée d’un autel où sont célébrées,
jour après jour, des messes pour les défunts.
L’une d’entre elles a conservé un tabernacle dont l’enduit porte une croix et la date de sa consécration : le 24 août 1438.
Un siècle plus tard,
les inhumations seront interdites
dans les lieux de culte et
les cimetières urbains fermés par les autorités.

Les anges sculptés du chœur
Au Moyen Age, le chœur,
où est érigé le maître-autel,
est le lieu le plus sacré de l’église,
le « saint des saints » : surélevé du fait de l’existence d’une crypte
où sont conservés les « corps saints »,
il est, à l’origine, protégé par une grille.
Des angelots sculptés vers 1430
dans les culots des voûtes signifient l’importance conférée aux lieux ;
ils sont l’œuvre d’un sculpteur flamand établi à Saint-Gervais, Guillaume de Peytoz.

Chevet
Le mur de chevet a conservé de remarquables peintures datant de l’époque médiévale :
de grands rinceaux de part et d’autre de la baie centrale et le décor d’un tabernacle.
On y voit deux anges : l’un tient un encensoir, l’autre un médaillon orné d’un soleil sur lequel était inscrite l’abréviation du nom de Jésus : IHS.
C’est la plus ancienne attestation
de ce qui deviendra au XVIe siècle
le cimier des armoiries de Genève.
A noter que le chevet est maculé de traces noires, laissant apparaître des dessins en forme de croix, probablement des signes tracés par les prêtres lorsqu’ils éteignaient les cierges.
Du côté sud, une surface rectangulaire blanche marque l’emplacement d’un reliquaire.

Fresque Renaissance
Le fragment d’une peinture murale
au haut de la paroi sud du chœur constitue
un autre témoignage des relations
de Genève avec l’Italie.
Il s’agit d’une niche en trompe-l’œil
en forme de coquille Saint-Jacques
inversée sous laquelle devait être placée une figure sainte supprimée à la Réforme.
Réalisée à la vraie fresque
par un artiste qui ne peut être
qu’italien – la technique n’est pas
pratiquée par les artistes locaux –
ce décor atteste d’une connaissance de la perspective telle qu’elle s’est développée en Toscane dans le second tiers du XVe siècle.
Il s’agit de la plus ancienne
œuvre de style Renaissance conservée
sur le territoire de la Suisse actuelle.

Chapelle de Tous-les-Saints
La plus belle des chapelles de Saint-Gervais
a été fondée vers 1440 par Matthieu
Bernard dit d’Espagne. Ce marchand drapier
l’a fait orner de peintures murales par deux
ateliers. Le style du premier, d’origine
piémontaise, évoque la manière de Giacomo
Jaquerio de Turin. Son intervention,
réalisée à fresque, se situe à l’est et au sud :
la Vierge de miséricorde, les saints Antoine
et Jean-Baptiste et deux saintes, sans doute
Catherine et Marguerite. Un second artiste
a été chargé de la représentation des quatre
Évangélistes, faite à sec, sur la retombée de
la voûte située à l’ouest.

La Vierge de miséricorde
Une image appelée Notre-Dame de Consolation en Savoie, protège de son vaste manteau l’humanité agenouillée à ses pieds : à droite, les laïcs conduits par l’empereur et un roi, à gauche, les religieux menés par le pape et un cardinal.
Les armoiries à croix blanche sur fond rouge peintes sur le vêtement du souverain pontife permettent d’identifier celui-ci comme Félix V, l’ex-duc de Savoie Amédée VIII, élu sur le trône de Pierre par le concile de Bâle en 1440.

Stalles hautes
Le chœur de Saint-Gervais conserve plusieurs stalles médiévales en noyer remontant aux années 1440 qui peuvent être attribuées à l’atelier genevois du sculpteur Jean de Vitry. Au mobilier créé pour l’ancienne église (rangée de cinq stalles basses) ont été joints, au milieu du XVIe siècle, les sièges récupérés dans des églises désaffectées après la Réforme.
Les huit dorsaux montrant les saints Jean-Baptiste et François d’Assise ont ainsi été taillés à l’origine pour la chapelle de la confrérie des Italiens de Genève au couvent des Franciscains de Rive, comme l’indiquent les écus armoriés au lys de Florence.

La chapelle de l’Escalade
La chapelle de l’Escalade a été fondée vers 1478 par la confrérie des « Allemands » de Genève.
Il s’agit de marchands originaires de Suisse alémanique ou de l’Allemagne du Sud ;
ils sont établis près de la Fusterie,
sur le territoire de la paroisse de Saint-Gervais.
La chapelle étonne par l’ampleur de sa voûte,
en style flamboyant.

La première de ses deux arcades d’entrée est ornée d’un saint Christophe peint à la fin du XVe siècle.

Monument de l’Escalade
Dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602, Genève repousse victorieusement l’attaque des troupes du duc de Savoie parties à l’assaut des murs de la ville à l’aide d’échelles : c’est l’Escalade.
Les morts genevois de cette bataille mémorable ont été enterrés dans le cimetière du temple de Saint-Gervais et une épitaphe, encore visible dans la rue des Corps-Saints, est érigée en leur honneur l’année suivante, contre l’avis des pasteurs.
En 1895, leurs restes, menacés par le percement de la rue Vallin, sont déplacés dans la chapelle de l’Escalade, et une nouvelle stèle est érigée sous une fenêtre, ornée d’un vitrail réalisé par Demole dix ans plus tard. C’est la première fois depuis la Réforme qu’une inhumation est pratiquée dans le temple.

Œuvre de l’artiste suisse Brigitte Crittin d’après un texte de Valère Novarina (2013)

« Le langage n’est pas une réalité immatérielle,
au-dessus du monde, rajoutée, par-dessus la matière ; la parole n’est pas un témoignage sur l’univers et la façon qu’ont trouvée certains animaux d’en dire plus ; le langage n’est pas un ornement qui s’y rajoute – le langage est d’origine. Il n’est pas quelque chose qu’on aurait gagné sur les bêtes à force d’évoluer, mais quelque chose qui va plus loin que toutes les choses vues parce qu’il rejoint leur apparition. La parole ne décrit aucune chose mais les appelle. C’est un coup d’éclair,
une foudre : les mots n’évoquent pas, ils tranchent, fendent le rocher. Le langage ne peut rien décrire puisqu’il commence. Toute parole appelle le monde à nouveau. Il n’y a rien de plus au secret de la matière que le mystère verbal.
Nous portons le monde dans notre bouche en parlant. Il y a, par le langage, au fond du langage, dans le langage, il y a un moment, un endroit, où la matière n’a plus aucun poids, où elle est vaincue.
Il y a un endroit sans obstacle et sans lieu où par la parole, la matière de la mort est brisée et ouverte.
Il y a un endroit, où rien n’offre plus aucune résistance devant notre joie. Chaque mot, n’importe quel mot, le plus petit des mots, n’importe lequel, est le levier du monde. Chaque mot, le plus petit des mots, n’importe lequel : le levier de tout. Il soulève la matière de la mort.
La parole sur le monde : elle vient enlever son cadavre. »

Valère Novarina, entretien avec François Bon (« Parler est un drame », 1992).
Rééd. corr. dans Devant la parole, Paris, P.O.L, 1999.

Photos
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Texte
Nicolas Schätti

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